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Anne-Sylvie Hubert demande à la nature de préparer ses toiles. Mises en extérieur elles n’ont plus la blancheur immaculée de la nappe, comme dans le dernier repas du christ avec ses apôtres, la cène. Elle garde cependant les plis, parfaitement opérés qui rappellent leurs rangements soigneux. Cette toile se nommait drap ou nappe, la voilà détournée de sa fonction première.


Proche du mouvement support-surface, la peinture d’Anne-Sylvie Hubert est un fait en soi, c’est avec les matériaux que se joue l’acte de création, pas de la recherche d’une pureté originelle, mais de la simple mise à nu des éléments formels qui constituent le fait pictural. Le drap devenu toile, reste libre au mur, permettant à l’artiste de la plisser, plier comme elle le désire et trouver des résonances entre les aplats de couleurs, les variations dans les présences, les traces, les gestes dessinés et les plis, « une peinture plurielle » selon les mots de l’artiste et elle continue « la cohabitation de ces diversités divergentes et dissonantes provoque une dynamique du regard, de la sensation et de la mémoire... ». Pour la dissonance, Anne-Sylvie Hubert s’y entend, aux concerts de musique contemporaine et y puise les relations nécessaires à sa recherche.

 


Marie Lepetit. Avril 2024
Extrait des enjeux de la couleur. Le Safran.

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